Qu'est-ce-que la typographie ? Imprimer
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Qu'est-ce-que la typographie ?

Définition : 

Atelier-d'impression-par-Jan-Van-der-Straet

La typographie c'est le procédé d’imprimerie dans lequel l’impression est réalisée par des caractères en relief assemblés et mis en page ; manière dont est composé un texte (qualité des caractères et de la mise en page). C'est donc l'art de créer des caractères et de les assembler en texte. 

[ d'après le dictionnaire en ligne CNRTL <http://www.cnrtl.fr/definition/typographie> ]

 


 

Esthétique du caractère : les différents choix de forme

La lettre se dessine : La lettre se dessine  EASXQD


Les différentes familles de caractères

Il existe différentes classifications qui permettent de classer les différents styles graphiques des polices de caractères :

  • la classification Thibaudeau [Francis Thibaudeau, typographe français (1860-1925)], créée en 1921 : romain Elzévir, romain Didot , Égyptienne, Antique
  • la classification chronologique (classification anglo-saxone qui affine la Thibaudeau en proposant six styles : Old Style, Italic, Transitional, Modern Face, Egytian, Sans Serif
  • et enfin la classification Vox/Atypiréalisée en 1952.

Ces différentes classifications s'effectuent à partir de l'observation de l'esthétique des polices de caractères (cf. classification Thibaudeauou en fonction de leurs dates de création.

observation des empattements 


La Vox-ATypi  est la plus couramment utilisée. Elle a été réalisée par l'association typographique internationale (ATypI), est composée en quatre sous-ensembles. En effet, l'ATypi reprend la classification de Maximlien Vox, typographe français [1894-1974], composée de onze familles regroupées en trois grandes catégories : les classiques, les modernes et le groupe des calligraphiques (voir schéma ci-dessous). La catégorie des calligraphiques est cependant recomposée : mise à part des fractures et  ajout une dernière catégorie, les non-latines.

  schéma der Vox, La chose imprimée

  • LES CLASSIQUES : les humanesles garaldesles réales (caractères historiques existants depuis la Renaissance - XVe et XVIe siècle - jusqu'au XVIIIe siècle ; caractéristiques :  empattements triangulaires, faible contraste entre pleins et déliés, hauteur de l'œil petite) : 
famille Humanes (Schneidler) famille Humanes      famille Garaldes (Garamond - 1540)famille Garaldes (Caslon) famille Garaldes      famille Réales (Times - 1931)famille Réales (Baskerville - 1752) famille Réales
  • LES MODERNES : les didonesles mécanesles linéales (ou grotesques ou bâtons) (caractères modernes, nés à la Révolution industrielle (XIXe siècle)). 
Les caractéristiques principales de ce groupe : 
- Les formes sont épurées, accentuant  la verticalité et les traits simples pour répondre à une nouvelle esthétique, née du machinisme ;
- Les empattementspour les deux premières familles - les mécanes et les linéales - sont horizontaux et rectangulaires : on retiendra l'esthétique des polices Clarendons de la famille des mécanes (ou Égyptienne). La Clarendon a été créée par Robert Besley, typographe anglais [1794-1876] et a été largement exploitées pour les titrages  publicitaires ou les affiches de films évoquant notamment le Far West pour son aspect gras et foncé et les multiples variantes offertes de transformation de l'empattement carré de départ - recoupé, étiré, pincé, recourbé...) on remarque également peu de contraste entre les pleins et les déliés.  
- Les polices de la dernière famille des modernes, les linéales, sont sans empattement ; la police Bauhaus,
conçue par Herbert Bayer entre 1925 et 1928, typographe allemand et enseignant à l'école du Bauhaus. Il propose un graphisme sobre et clair, tout en courbe réalisé de façon modulaire à la règle et au compas. Cette police ne comprend que des bas-de-casse.
famille Didones (Bodini)famille Didones     famille Mécanes (Rockwell - 1933 ) famille Mécanes (Clarendon - 1845)      famille Linéales (Bauhaus - 1928)famille Linéales (Syntax)famille Linéales
  • LES CARACTÈRES CALLIGRAPHIQUES : les incisesles scriptesles manuaires (familles moins utilisées, d'inspiration calligraphique) ; les incises s'inspirent des caractères antiques gravés : fins  empattements triangulaires ; les scriptes reprennent la souplesse et les liaisons des écritures à la plume (écriture anglaise) ; et les manuaires imitent les caractères dessinés au pinceau, s'inspirant des lettres manuscrites de la période médiévale (cf. la police Bancodessinée pour la fonderie Olive par Roger Excoffon, typographe français [1910-1983], utilisée pour le titrage publicitaire ) :
famille Incises (Amerigo)famille Incises      famille Scriptes (Kuenstler) famille Scriptes  famille Manuaires (Brush) famille Manuaires (Banco - 1951)
  • les fractures  (de l'allemand Fraktur) : s'inspirent des caractères gothiques des copistes médiévaux utilisés couramment en Allemagne ;  cette typographie gothique a été mise au point au milieu du XVe siècle par Gutenberg qu'il adapta à son système d'impression pour former la police de caractère textura. La première édition de sa Bible en est l'exemple de réalisation. Ce type de caractères fut le seul utilisé de façon prépondérante en Allemagne (jusqu'au milieu du XXe siècle) pour l'imprimerie (de préférence aux caractères latins). Culturellement  et nationalement très connotée, cette utilisation tombera en rapidement en désuétude à partir de 1945. De nouveau au goût du jour, sans idéologie marquée et à des fins ornementales, de nombreuses déclinaisons existent aujourd'hui (cf. Le mouvement gothique, fin années 1970- début des années 1980). Les caractéristiques de formes sont anguleuses et pointues, les panses cassées :
famille Fractures (lettre gothique : Carolinus Fraktur - 2006)famille Fractures (Cloister Black)famille Fractures (Textura, créé par Gutenberg - 1450)
  • les non-latines (caractères hébreu, arabe, coréen...) :
famille Non-latines

 
Pour plus d’informations voir le site Typographie & Civilisation (<http://caracteres.typographie.org/classification.html>)
 

Vocabulaire de base de la typographie : 

Pour parler des formes du caractère, du graphisme de la lettre : 

Aa Aa aA aA aA aA aA aaA Aa Aa Aa Aa

  • Casse : Lettres minuscules (bas de casse) : abcdefghijklmnopqrstuvwxyz ou lettres majuscules (dites les capitales ou haut de casse) : ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ.
  • Lettres courtes : ( aeruiosmwxcvn)
  • Lettres à hampes ascendantes : (tdfhklb) ou descendantes : (zypqfgj) : Les hampes (ou jambages) sont plus ou moins courtes ou longues, peuvent être supprimés pour s'aligner sur le pied ou la tête des lettres courtes.
  • Pleins et déliés : Définit l'accentuation de la largeur (ou du rétrécissement) du trait de la lettre,  imitant le graphisme obtenu de l'écriture à la plume.
  • Empattement (serif) : Petits triangles ou traits à la base des lignes verticales ou obliques rappelant l'écriture calligraphiée des manuscrits. Une police de caractère sans empattement se dit également sans serif, on parle aussi de caractères-bâtons ou de grotesques.
  • Graisse : Donne l'épaisseur du trait de la lettre: extra-maigre, maigre, demi-gras, gras , extra-gras, super-gras, super-noir. Romain (caractère droit) ou italique  (ou cursive) (caractère penché) : Accentuation des lignes verticales ou obliques des lettres.
  • Corps : c'est la taille d'une fonte de caractères. La taille (c'est-à-dire hauteur maximale) d'une fonte de caractères dont l'indication est chiffrée en point typographique (point didot, créé au XVIIIe siècle). La hauteur maximale est calculée par l'addition de la hauteur d'x + les jambages ascendants ou descendants. 
  • Ligne de pied : ligne imaginaire sur laquelle s'aligne les caractères.
  • Glyphe : (du grec : γλυφή ; ciseluregravure), c'est la représentation graphique d'un caractère typographique. Le dessin des lettres se définit à l'aide de termes spécifiques tels que :  fût, traverse, diagonale, panse, boucle, jambage inférieur, jambage supérieur, 
  • empattement, angle d'empattement, œil, contrepoinçon, délié de jonction, queue, pointe ou apex, spine, spur,... et qui permettent de caractériser l'esthétique des formes des lettres.



Esthétique de la composition du texte :

  • Composition : C'est la mise en page, l'organisation du texte dans la page.
  • Interlignage : C'est l'espace blanc entre les lignes qui rend le texte plus ou moins compact
  • Calibrage : Donne l'encombrement du texte
  • Justification : Il y a création d'une marge qui aligne un texte fer à droite (alignement à droite)  ou/et fer à gauche (alignement à gauche)
  • Texte en drapeau : Le texte non justifié dont la marge est dentelée
  • Composition centrée : L'alignement se fait sur le milieu de la ligne et crée, ainsi une symétrie  verticale du texte sur son axe central.
illustration livre pour enfant : composition du texte

Informations supplémentaires :

  • Bibliographie :

 



Mis à jour ( Lundi, 21 Octobre 2019 12:01 )