Page 3 de 6 Les différentes familles de caractèresIl existe différentes classifications qui permettent de classer les différents styles graphiques des polices de caractères : - la classification Thibaudeau
[Francis Thibaudeau, typographe français (1860-1925)], créée en 1921 : romain Elzévir, romain Didot , Égyptienne, Antique - la classification chronologique
(classification anglo-saxone qui affine la Thibaudeau en proposant six styles : Old Style, Italic, Transitional, Modern Face, Egytian, Sans Serif) - et enfin la
classification Vox/Atypi, réalisée en 1952.
Ces différentes classifications s'effectuent à partir de l'observation de l'esthétique des polices de caractères (cf. classification Thibaudeau ) ou en fonction de leurs dates de création.
La Vox-ATypi est la plus couramment utilisée. Elle a été réalisée par l'association typographique internationale (ATypI), est composée en quatre sous-ensembles. En effet, l'ATypi reprend la classification de Maximlien Vox, typographe français [1894-1974], composée de onze familles regroupées en trois grandes catégories : les classiques, les modernes et le groupe des calligraphiques (voir schéma ci-dessous). La catégorie des calligraphiques est cependant recomposée : mise à part des fractures et ajout une dernière catégorie, les non-latines.  - LES CLASSIQUES : les humanes, les garaldes, les réales (caractères historiques existants depuis la Renaissance - XVe et XVIe siècle - jusqu'au XVIIIe siècle ; caractéristiques :
empattements triangulaires, faible contraste entre pleins et déliés, hauteur de l'œil petite) : - LES MODERNES : les didones, les mécanes, les linéales (ou grotesques ou bâtons) (caractères modernes, nés à la Révolution industrielle (XIXe siècle)).
Les caractéristiques principales de ce groupe : - Les formes sont épurées, accentuant la verticalité et les traits simples pour répondre à une nouvelle esthétique, née du machinisme ; - Les empattements pour les deux premières familles - les mécanes et les linéales - sont horizontaux et rectangulaires : on retiendra l'esthétique des polices Clarendons de la famille des mécanes (ou Égyptienne). La Clarendon a été créée par Robert Besley, typographe anglais [1794-1876] et a été largement exploitées pour les titrages publicitaires ou les affiches de films évoquant notamment le Far West pour son aspect gras et foncé et les multiples variantes offertes de transformation de l'empattement carré de départ - recoupé, étiré, pincé, recourbé...) ; on remarque également peu de contraste entre les pleins et les déliés ) . - Les polices de la dernière famille des modernes, les linéales, sont sans empattement ; la police Bauhaus , conçue par Herbert Bayer entre 1925 et 1928, typographe allemand et enseignant à l'école du Bauhaus. Il propose un graphisme sobre et clair, tout en courbe réalisé de façon modulaire à la règle et au compas. Cette police ne comprend que des bas-de-casse. - LES CARACTÈRES CALLIGRAPHIQUES : les incises, les scriptes, les manuaires (familles moins utilisées, d'inspiration calligraphique) ; les incises s'inspirent des caractères antiques gravés : fins empattements
triangulaires ; les scriptes reprennent la souplesse et les liaisons des écritures à la plume (écriture anglaise) ; et les manuaires imitent les caractères dessinés au pinceau, s'inspirant des lettres manuscrites de la période médiévale (cf. la police Banco , dessinée pour la fonderie Olive par Roger Excoffon, typographe français [1910-1983], utilisée pour le titrage publicitaire ) : - les fractures (de l'allemand Fraktur) : s'inspirent des caractères gothiques des copistes médiévaux
utilisés couramment en Allemagne ; cette typographie gothique a été mise au point au milieu du XVe siècle par Gutenberg qu'il adapta à son système d'impression pour former la police de caractère textura. La première édition de sa Bible en est l'exemple de réalisation. Ce type de caractères fut le seul utilisé de façon prépondérante en Allemagne (jusqu'au milieu du XXe siècle) pour l'imprimerie (de préférence aux caractères latins). Culturellement et nationalement très connotée, cette utilisation tombera en rapidement en désuétude à partir de 1945. De nouveau au goût du jour, sans idéologie marquée et à des fins ornementales, de nombreuses déclinaisons existent aujourd'hui (cf. Le mouvement gothique , fin années 1970- début des années 1980). Les caractéristiques de formes sont anguleuses et pointues, les panses cassées : - les non-latines (caractères hébreu, arabe, coréen...) :
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